Histoires de Femmes et de Donneuses d'eau
Si
les femmes avaient ni seins ni fesses, mais que ferions-nous de nos pauvres
mains !
La morale a toujours commandé le contrôle de ses pulsions, aussi il reste l'alternative
acceptable de la peinture, de la sculpture, de la photographie...
Et d'après Sylviane Agacinski, à partir du moment où on incarne une idée par une femme, autant qu'elle ait des seins, et de beaux seins ! de belles fesses aussi !
Corps
de femme au XIXème
Si le
corps n'inspire guère de discours, la beauté, elle, retrouve son prestige au
lendemain de la crise révolutionnaire. Le naturalisme des lumières l'a
réhabilitée, alors que les moralistes chrétiens la tenaient en suspicion. Non
seulement la beauté est utile pour inciter l'homme à l'acte générateur, mais
c'est l'arme spécifique et légitime du sexe faible, qui peut grâce à elle
compenser sa faiblesse en apprivoisant le sexe fort. A condition toutefois
d'affirmer sa différence. Le dimorphisme sexuel s'impose alors comme un dogme,
au mépris des morphologies individuelles. Tout ce qui traduit la sensibilité et
la délicatesse est valorisé : une peau fine où affleurent les ramifications
nerveuses, des chairs moelleuses pour bercer l'enfant où le malade, un squelette
menu, de petites mains, de petits pieds. Mais aussi tout ce qui traduit les
fonctions naturelles de la reproductrice : hanches rondes, seins copieux, tissus
bien nourris.
Dès lors, toute ressemblance avec l'homme devient
inquiétante anomalie.
C'est ce qui explique le succès durable du corset qui
ressuscite vers 1810. Moins haut, moins rigide que l'ancien corps à baleines, il
a désormais une mission esthétique : affiner la taille, faire saillir la croupe
et la poitrine. Le corset permet en outre à la femme "comme il faut" de
maîtriser constamment ses formes et ses poses ; il sert de tuteur à sa dignité
physique et morale.
Cf/
Yvonne Knibiehler
HISTOIRE D’APPARENCE
Au XVIème siècle, la
femme correctement éduquée se doit de procéder presque quotidiennement au
lavage des mains et du visage, c’est-à-dire à la partie visible du corps. Le
reste étant laissé au bon vouloir de chacune et sans obligation particulière…
La pratique du bain, jusqu'alors plus ou moins courante, était donc devenue
pour le moins occasionnelle et appartenait à un autre temps.
Ce sera désormais davantage à l’habit et au linge blanc de véhiculer l'aspect de
soin et de propreté.
L’évaluation se fera à partir de ce concept appelé « toilette
sèche », une pratique plus proche de l’apparence extérieure que de
l’hygiène. Seul avantage : nul besoin d’une grande quantité d’eau ni de
chauffer celle-ci. D’ailleurs, pour certains, la crasse devient vertu en
préservant de sa couche protectrice la peau des agressions, de l’infection, de
la maladie qui pouvait, pensait-on, pénétrer par les pores. Trop se laver
revenait à se priver en quelque sorte d’un vernis protecteur.
Philippe Erlanger rappelle à ce propos que la reine Margot se vantait de ses
mains « non décrassées depuis huit jours », ce qui ne l’empêchait
nullement de s’enduire le visage de poudre blanche, symbole de distinction et
de raffinement au même titre que le blanc du vêtement. Dans tous les cas, le
sens de la vue, le paraître, comptait bien plus que celui de l’odorat.
Des latrines se
trouvaient encore fréquemment au Moyen-Age au bord des rivières alors que dans
les châteaux et les couvents, les « necessaria » assuraient le même
office. Mais à partir du XVIème et jusqu'à l'aube du XXème siècle on remarque un
incontestable déclin de ces pratiques hygiéniques qui furent remplacées par la
chaise percée puis, plus généralement, par le pot en faïence. Pour d'autres, à
défaut de lieux et d'ustensiles adéquates, c’était la nature ou tout bonnement
la voie publique qui permettait de se soulager.
François 1er et, plus étonnant, certaines dames par exemple, n’hésitaient pas à
utiliser les cheminées pour satisfaire leurs besoins naturels.
A l’apogée de la Cour de Versailles, on estimait le nombre de courtisans à près
de dix mille. 226 logements dont certains n’étaient que d’obscurs réduits, et
un nombre similaire de chambres, naturellement sans équipements sanitaires, ne
suffisaient pas à loger une telle foule. Les courtisans devaient néanmoins céder
aux impératifs de la nature ; aussi et
c'est de notoriété publique que les dessous d’escaliers retirés et les recoins sombres
du palais servaient à cet usage.
Malgré la rareté du
lavage corporel à Versailles et ailleurs, les dames de la Cour n’en
conservaient pas moins de coquetterie. D’habiles coiffeurs, comme Champagne ou
Madame Martin, agençaient et montaient la chevelure poudrée et compliquée des
belles dont le visage s’ornait toujours de blanc de céruse et de rouge
d’Espagne. On agrémentait sa figure de mouches très à la mode : une
galante sur l’arrondi de la pommette, une effrontée sur le nez, une passionnée
au coin de l’œil, sans oublier la plus troublante, la baiseuse au coin des
lèvres.
On aimait à se maquiller, les fards étaient violents et contrastés chez les
femmes de la noblesse pour lesquelles le rouge carmin était plus
particulièrement destiné à la promenade et le rouge vermillon à la clarté des
chandelles du soir. Le noir cernait le regard ; les lèvres et les sourcils
brillaient de l’application de crème et on soulignait de bleu quelques veines de
la poitrine et des bras pour mettre en valeur la blancheur et la transparence
de la peau. En cela, on n’innovait guère ; déjà les Romaines faisaient de
même avec à peine moins de discrétion.
Pour terminer, on s’aspergeait généreusement de poudres odorantes et de parfums
variés que les élégantes se procuraient dans des boutiques spécialisées,
appelées à assoir durablement la réputation des produits et la mode de Paris.
L’amorce d’un
changement interviendra vers le milieu du XVIIIème siècle et parmi l’éventail
des outils sanitaires, un objet très féminin : le bidet, fait son
apparition. Ce ne sont pas les Anglais qui l’ont inventé, mais les ouvriers
parisiens du meuble à l’époque de Louis XV, ils baptisèrent familièrement ledit
bidet en fonction de sa propriété spécifique : la "pièce d’eau des
cuisses". Aux baignoires de cuivre du siècle précédent succéderont aussi celles
en tôle émaillée, meilleur marché.
Un autre progrès, plus anecdotique celui-là, mais qui réussit tout de même à
épargner quelques portes cochères, le « pot à pisser », qu’un
commerçant ambulant cachait sous son grand manteau et proposait aux passants
afin que ceux-ci puissent se soulager. Quant aux « bourdalous »,
genre de grandes saucières disposant d’une anse sur le côté, dissimulés et attachés
sous les longues robes des femmes, ils leurs permettaient de faire discrètement
leurs besoins en toutes circonstances, par exemple à l’église, lorsque le
sermon s’éternisait. Le vocable viendrait soi-disant du patronyme du père
jésuite Bourdaloue, prédicateur au moment du règne de Louis XIV, et qui avait
la fâcheuse tendance à ne pas savoir terminer à temps ses sermons.
En 1769, les premiers « water-closet » nous viendront d’Angleterre
mais, comme chacun sait, il faudra encore attendre un bon moment pour les voir
se démocratiser et ce ne sera qu'au milieu du XXème siècle qu'ils quitteront
les fonds de cour ou les paliers.
Ensuite, le Second Empire et le chemin de fer mettront
à la mode les bains et les stations thermales mais pas question de trop se dévêtir
et de trop prendre encore le soleil. Il s'agit d'avantage de montrer son
élégance comme ici, devant le Casino, mais désormais juste à peine maquillée.
Quant à la toilette du corps, celle-ci commencera à se faire plus sérieusement.
Cf/ Femme à sa
toilette, Anne-Marie Mommessin, Editions Altipresse 2007
Quelques biographies
Sir Lawrence Alma-Tadema, 1836-1912
Netherlands, Victorian Neoclassicism
Auteur d'évocations historiques grandioses et soignées, inspirées de
l'Antiquité, sir Lawrence Alma-Tadema incarne le style académique victorien de
la seconde moitié du XIXème siècle.
Si Van Gogh représente le symbole de l'artiste incompris, Alma-Tadema est
son parfait contraire ; au cours de sa longue carrière il obtiendra tous les
honneurs, la gloire, la richesse, et ses peintures atteindront dans toute
l'Europe des prix encore jamais atteints. Dès ses premières oeuvres, qu'il
répertorie avec un soin méticuleux, il témoigne d'une grande adresse technique
et d'un soucis prodigieux des détails archéologiques. Ses tableaux correspondent
tout à fait au goût de la haute bourgeoisie britannique, qui aime à s'identifier
avec les personnages de l'Antiquité et retrouve dans la splendeur du passé un
reflet de l'empire britannique. Alma-Tadema entretenait des liens privilégiés
avec les peintres Jean-Léon Gérôme et Frederick Leighton, alors également très
en vogue.
Edouard Bisson 1856-1939
Peintre qui fut notamment l'élève de Jean-Léon Gérôme et qui exposa au
Salon des Artistes Français, des portraits féminins et des scènes de
genre.
Il obtiendra des mentions honorables en 1881 et 1889, une médaille de
troisième classe en 1891, une médaille de deuxième classe en 1897 et une
médaille de bronze en 1900 à l'Exposition Universelle. Il fut promu Chevalier de
la Légion d'Honneur en 1908.
Le critique Edouard JOSEPH voit en lui un peintre de l'époque 1900 qui
s'est plu à fixer les traits des femmes et un type de beauté féminine un peu
précieux.
William Bouguereau, 1825-1905
Les sujets de Bouguereau reproduisent des scènes de genre pittoresque
souvent peuplées d'angelots et de fillettes, ce qui a sans doute participé à son
discrédit à venir, des anecdotes bibliques ou mythologiques très régulièrement
prétexte à la représentation de nus. Ce n'était pas seulement l'un des meilleurs
peintres de l'anatomie humaine mais il était aussi l'un des artistes les plus
admirés, les plus écoutés et enviés de la fin du dix-neuvième siècle. Son oeuvre
peint ne contiendrait pas moins de 822 toiles, dont beaucoup se trouvent
aujourd'hui en Amérique.
Né à La Rochelle, Deuxième Prix de Rome en 1850, membre de l'Académie des
beaux arts en 1876 où il a enfin été élu le 8 janvier, après douze vaines
tentatives, puis membres de l'Institut en 1881, il fait aussi partie du jury au
Salon au côté de Cabanel et Gérôme. Bouguereau remporta par ses grandes
décorations murales, ses tableaux mythologiques ou ses peintures religieuses (La
Vierge consolatrice, Strasbourg - Regina Angelorum, Stockton Californie), un
succès incontestable de son vivant.
Sa pâte "bouguereautée" sans touche apparente, son application dans le
détail, en font un représentant typique de ce que l'on nomme "art académique".
C'est-à-dire une forme d'art qui s'appuie sur la mise en oeuvre de techniques
apprises, où le dessin tient une grande place, le tout au service de sujets à
prédominance mythologique et historique.
Le rendu lisse, signe d'un métier contrôlé et soigné, associe la peinture
de Bouguereau au "léché", témoin de fadeur et de laborieux dont il en devient le
symbole. L'exposition Bouguereau au petit Palais en 1984 donnera lieu à de
belles polémiques, avec une hostilité quasi-générale de la presse mais avec un
paradoxal succès public.
Vlaho Bukovac, 1855-1922
Peintre né à Cavtat en Croatie. Lorsque âgé de dix ans il part chez son
oncle à New York, ce fut pour y tomber victime des intrigues de la veuve de
l'oncle. En lieu et place d'une bonne scolarité, il termina alors dans une
maison de correction et c'est sans argent ni profession qu'il lui faudra
repartir. A vingt ans, après un séjour au Pérou puis un passage à San Francisco,
il s'attachera à peindre contre rétribution des portraits.
Vlaho Bukovac s'installe à Paris en 1877 où il étudie à l'Ecole des
Beaux-Arts. Apprécié de la jeunesse intellectuelle de cette époque il fut très
vite considéré comme un des meilleurs élèves de Cabanel. Remarqué au Salon de
1882 avec "La grande Iza", portrait d'une jeune femme nue aux formes généreuses,
Bukovac inspiré par le naturalisme d'Emile Zola, s'affranchit déjà d'un
académisme strict. Ses portraits et paysages lui permettent d'acquérir une
réputation proche de celle de spécialistes comme Léon Bonnat ou Théodule Ribot.
Vers 1883, il rejoint les représentants de l'Ecole moderne réaliste française,
celle qui pose alors les premiers principes de l'art moderne qui sera accepté
quelques années plus tard en Europe. Dès lors, Il préfèrera travailler en
extérieur dans une palette de tons clairs, à la façon des impressionnistes, des
paysages de la forêt de Fontainebleau.
En 1893, il abandonnera le faste parisien pour s'investir dans la vie
culturelle de son pays et devendra le maître d'une génération de jeunes peintres
qu'on appellera "l'Ecole multicolore de Zagreb". Il fondera aussi la Société des
artistes croates, une association professionnelle qui représente l'art croate
hors de ses frontières. Peintre reconnu, il sera invité à la deuxième biennale
de Venise en 1897 puis à l'exposition universelle de Paris en 1900.
Philip Hermogenes Calderon,1833-1898
Peintre, Calderon fit parti de The St John's Wood Clique à Londres. A Paris
il fut l'élève d'Édouard Picot, le peintre exposa régulièrement à la Royal
Academy de Londres. Né à Poitiers d’une mère britannique et d’un père espagnol,
il travailla d'abord dans le style préraphaélite avant de se diriger vers un
genre plus historique.
Son père était professeur de littérature espagnole et un ancien prêtre
catholique , qui s'était converti à l'anglicanisme.
Charles Chaplin, 1825-1891
Artiste peintre et graveur français d’origine anglaise par son père. Élève
de Michel Martin Drolling à l’École nationale supérieure des beaux-arts en 1845,
son style s’inspirait de la peinture rococo et rappelait par ses tons délicats
celles de Jean Siméon Chardin ou de Jean-Étienne Liotard. Il fut très apprécié
par l’impératrice Eugénie, qui lui commanda plusieurs toiles et le chargea de
décorer le salon de l’Hémicycle au palais de l'Élysée, l’opéra Garnier et
lepalais des Tuileries. Artiste officiel du Second Empire, il est classé parmi
les peintres académiques. Mary Cassatt et Louise Abbéma furent ses élèves.
C. Chaplin produit surtout des « paysages », principalement d’Auvergne et
de Lozère, jusqu’en 1851 date à laquelle il expose des « portraits ».
Peintre de la femme », « suiveur de Boucher », « peintre de la cour » ou «
des seins roses veinés de tendre bleu »… autant de qualificatifs réducteurs
jetés au public sans n’avoir jamais fait l’objet d’une quelconque étude.
Pourtant, de grands écrivains et critiques comme Emile Zola, Arsène Houssaye,
Théophile Gauthier, d’importants peintres modernistes comme Vincent Van Gogh ou
Edouard Manet ont défendu Chaplin et vanté son talent : « Il sait le sourire
d’une femme », disait Manet au peintre Jeanniot « et c’est très rare ».
Son fils Arthur Chaplin fut peintre lui aussi.
Chaplin exposa Très souvent aux Salons entre 1845 et 1868, au Salon de 1859
le jury refusa une œuvre, sans doute trop sensuelle, Aurora.
Pierre Auguste Cot, 1837-1883
Peintre de la tradition académique, il étudie à l'École des beaux-arts de
Toulouse, puis de Paris, où il est l'élève notamment d'Alexandre Cabanel et
William Bouguereau. Devenu populaire à la fin des années 1870, Pierre Cot fait
partie du jury du Salon de Paris et du Prix de Rome.
Léon-François Comerre, 1850-1916
Fils d'instituteur, Comerre obtient en 1867 une médaille d’or à l'académie
de Lille et une bourse du Département du Nord qui lui permettent de poursuivre
ses études à Paris.
En 1868, il entre dans l’atelier d'Alexandre Cabanel, dont il subira
l'influence orientaliste, puis il est admis à l’Ecole des Beaux-Arts de Paris.
Il expose pour la première fois au Salon de Paris en 1871. Il y présente de
nouveau son travail en 1874 puis en 1875, date à laquelle il obtient une
médaille de 3ème classe avec Cassandre.
À partir de 1872, il se présente plusieurs fois au concours du Grand Prix
de Rome. Il reçoit le Prix de Rome de peinture d'Histoire en 1875 pour L’Annonce
aux bergers. Il séjourne alors à la Villa Médicis de janvier 1876 à décembre
1879.
À partir de 1884, Comerre s'installe au Vésinet où il restera jusqu'à sa
mort.
Suivant la voie des peintres spécialistes de la beauté féminine Charles
Chaplin et Jules Joseph Lefebvre, Léon Comerre aime a imaginer ses modèles,
toujours jeunes et élégants, en fières actrices ou encore en favorites de harem,
dans des intérieurs exotiques, orientaux ou des paysages luxuriants.
Walter Crane, 1845-1915
Artiste anglais. Il fut également théoricien, écrivain, et socialiste
convaincu. C'est l'un des principaux acteurs du mouvement artistique des Arts
& Crafts. D'abord connu comme illustrateur, puis fervent promoteur des arts
décoratifs, il a exercé son art dans de nombreux domaines : l'illustration, la
peinture, la céramique, le papier peint, la tapisserie, etc.
Après une tournée d'expositions aux États-Unis d'Amérique en 1891-1892, il
est engagé de 1893 à 1896 à temps partiel comme Director of Design à la
Manchester School of Art, et devient directeur du Royal College of Art de 1897 à
1898.
Fortement influencé par le préraphaélisme ainsi que par John Ruskin, qu'il
rencontre à plusieurs reprises et dont il lit les écrits, il ne tarde pas, après
sa rencontre avec William Morris au début des années 1870, à se tourner
davantage vers les arts décoratifs et le socialisme. Il collabore avec lui, en
1883, à la Merton Abbey. Il est l'un des fondateurs en 1887 et le premier
président de la Arts and Crafts Exhibition Society, il contribue également à
fonder laArt Worker's Guild en 1884, dont il sera élu maître en 1888 et
1889.
Jean Dagnan-Bouveret, 1852-1929
Fils d'un tailleur parisien, il est élevé à Melun chez son grand-père
Gabriel Bouveret. En 1869, il va étudier à Paris dans l'atelier d'Alexandre
Cabanel, puis à l'École des beaux-arts auprès de Jean-Léon Gérôme. Il rencontre
à cette époque Jules Bastien-Lepage et Gustave Courtois qui deviennent ses amis.
Il est classé second au Prix de Rome en 1876, puis part en Franche-Comté où il
se consacre aux scènes de la vie quotidienne. Il reste dans l'ombre de son ami
Bastien-Lepage jusque vers les années 1880, et doit attendre la mort de celui-ci
pour que le public des salons lui prête attention.
A partir de 1885, il visite souvent la Bretagne qui lui inspirera de
nombreuses toiles. Le Pardon en Bretagne lui vaudra une médaille d'honneur à
l'exposition universelle de 1889.
Dans les années 1896-1897, il est de plus en plus attiré par des sujets
religieux et vers la fin de sa carrière il effectue surtout des portraits. Il
reçoit le grand prix de l'Exposition universelle de 1900 pour l'ensemble de son
œuvre. Il est élu membre de l'Académie des beaux-arts le 27 octobre 1900.
Il meurt à Quincey le 3 juillet 1929, dans sa maison rue de la Craie.
Herbert James Draper, 1863-1920
Peintre britannique de l'époque victorienne. Il suit ses études artistiques
à la Royal Academy de Londres et effectue plusieurs voyages de formation à Paris
et à Rome entre 1888 et 1892. Dans les années 1890, il effectue également un
travail d'illustration. En 1894 commence sa période la plus productive. Il se
concentre surtout sur les thèmes mythologiques de la Grèce antique. Son tableau
« Pleurs pour Icare » (1898) remporte la médaille d'or de l'Exposition
Universelle de Paris en 1900.
Bien que Draper ne soit ni membre ni associé à la Royal Academy, il prend
néanmoins part à ses expositions annuelles à partir de 1897. Il devient par
ailleurs un portraitiste connu mais sa popularité faiblit à la fin de sa vie et
il est maintenant, comme de nombreux peintres « Fin de siècle », presque
oublié.
Luis Ricardo Falero, 1851-1896
Né à Grenade et mort à Londres. Ce peintre espagnol, injustement oublié
d’ailleurs comme beaucoup d'autres artistes académiques, étudia à Paris puis
s'installa à Londres.
Amoureux des femmes, il les représente bien en chair avec de larges
bassins, inquiétantes sous forme de sorcières, dans des ambiances fantastiques,
orientales et érotiques.
Luis Ricardo Falero, duc de Labranzano, fréquente tout jeune le collège de
Richmond en Angleterre, un lycée à Paris, puis l'École navale en Espagne qu'il
déserte pour s'installer à Paris. Il y étudie son art et commence sa carrière de
peintre en réalisant des portraits. Dans les années 1887, il s'installe à
Londres et y réside jusqu'à sa mort.
Jean-Léon Gérôme, 1824-1904
Elève de Paul Hippolyte Delaroche (1797-1856) et de Marc-Gabriel-Charles
Gleyre (1808-1874).
A un interlocuteur qui critiquait l'enseignement de l'Ecole des Beaux-Arts,
Gérôme rétorqua avec malice qu'il est sans doute bien plus aisé d'être
incendiaire que pompier. Gérôme en vieillissant devint le symbole de la
réaction. Le triomphe de l'avant-garde qu'il avait combattue devait lui être
fatal : il connut une éclipse de près d'un siècle, sort qu'il partagea
d'ailleurs avec ses collègues de l'Institut. Son absence dans la plupart des
dictionnaires, au contraire de la présence, incontournable, de Van Gogh ou
encore Cézanne en constitue la preuve la plus probante.
On l'étiqueta rapidement de peintre officiel. Gérôme bénéficia pourtant
d'un nombre réduit de commandes publiques et son œuvre reste très peu présente
dans les musées français, à l'exception de celui de sa ville natale,
Vesoul.
C'est notamment en ramenant les dimensions des tableaux historiques à
celles des "tableaux de boudoirs", selon les termes de Zola, que Gérôme trouve
sa voie. Il contribua ainsi à populariser la peinture considérée comme noble et
à la rendre accessible à tout un public bourgeois qui va non seulement apprécier
ses petites toiles au caractère historique mais aussi celles, plus exotiques et
sensuelles, qui mettent en scène des nus. Aux yeux du public de cette fin du
XIXème, le sujet reste primordial avant d'être "une surface plane recouverte de
couleurs en un certain ordre assemblées", selon la définition annonciatrice de
la peinture moderne de Maurice Denis.
John William Godward, 1861-1922
L’artiste fait partie des peintres académiques de la mouvance inspirée par
le modèle Gréco-Romain, qui s'est épanoui du milieu du XIXème au début du XXème
siècle. Son talent est comparable, à maints égards, à celui de ses contemporains
Alma-Tadema et Leighton.
On connaît peu de chose sur la vie privée de ce peintre effacé. Une vie qui
devait se terminer tragiquement, dans le secret que lui-même et sa famille
tinrent à conserver sur les causes exactes de son suicide par le gaz, le
mercredi 13 décembre 1922. La vie de John William Godward reste un mystère, un
véritable livre censuré, scellé et protégé par sa famille.
À la différence de la plupart des peintres académiques alors en vogue, il a
préféré l'anonymat et l'intimité en faisant abstraction du goût changeant des
critiques d'art. Godward est néanmoins devenu une des figures emblématiques de
la peinture anglaise.
Il est probable que sa formation picturale ne se soit pas faite à la Royal
Academy mais plutôt au contact de peintres comme Dicksee, Poynter, Waterhouse et
autres. Un clone d'Alma-Tadema, un classique, ou simplement le peintre d'un
monde peuplé de femmes langoureuses et lascives sur fond de marbre ? Aucune
étude sérieuse de son art n'a encore été entreprise.
Il exposera en 1887 et régulièrement jusqu’en 1905 à la « Royal Academy
Summer Exhibition », concrétisant, ainsi, son acceptation comme artiste à part
entière.
À l'âge de 26 ans, il a acquis suffisamment de confiance en lui pour
prendre son indépendance et un atelier personnel.
En 1889, Godward peindra environ 25 toiles, la plupart pour McLean, son
marchand d’art. Les deux œuvres majeures de cette série sont « Sewing Girl » et
« Waiting for an Answer ». La jeune femme souvent représentée est son modèle
attitré avec qui il pourrait avoir eu une liaison amoureuse.
Edmond Grandjean, 1844-1908
Il étudia aux Beaux-Arts de Paris et fut l'élève d'Yvon, de Signol et de
Pils. Il peignit des scènes de genre, des scènes de rues parisiennes, des
portraits, des paysages urbains, et également des chevaux sans oublier quelques
nus, qu'il exposa au Salon de Paris à partir de 1865.
Louis Welden Hawkins, 1849-1910
Peintre français. Fils d'un officier de marine anglais et d'une baronne
autrichienne, il est naturalisé français en 1895, pays où il mena sa carrière.
Destiné à une carrière militaire il rompt avec sa famille en 1873 et s'installe
en France. Élève de l'Académie Julian, exposant au Salon des Artistes français
de 1881 à 1891, il obtient un grand succès, obtenant même des offres d'achat de
l'État qu'il refuse. Il fréquente le groupe Symboliste de la Rose-Croix et
entretient des relations suivies avec les écrivains engagés dans ce mouvement :
Jean Lorrain, Paul Adam, Laurent Tailhade, Robert de Montesquiou, Mallarmé qui
l'accueille dans son cénacle de la rue de Rome à Paris et qui l'honore d'un vers
: « Talisman de longues heures que nul regard ne peut épuiser », mais aussi
avec des personnalités du monde syndical et politique socialiste.
Ses figures féminines sont dans la tradition des Préraphaélites avec leur
gravité songeuse, sa peinture est une quête d'une réalité fragile intemporelle,
qui demande attention et qui distille la quintessence des choses. Il finit dans
une certaine misère et passe ses dernières années à peindre les paysages de
Bretagne.
Conrad Kiesel, 1848-1921
Né à Düsseldorf, c’est un artiste polyvalent. Initialement Conrad Kiesel
étudie l'architecture à l'Académie royale pour ensuite suivre la formation du
sculpteur Fritz Schaper. Après, il se tournera essentiellement vers la
peinture.
L’artiste aime à représenter de jolies jeunes femmes, souvent dans des
intérieurs bourgeois. Apprécié en particulier pour sa parfaite maîtrise des
matières et textures, il exposera régulièrement, à partir de 1870, dans les
expositions et Salons. Considéré comme un des meilleurs peintres portraitistes
de son temps, ses œuvres ont été exposées à l'Académie de Berlin et récompensé
par une médaille d'or. Il participa aussi aux expositions de l'Académie de
Düsseldorf, Munich, à l’Exposition de Paris en 1900, aux expositions annuelles,
1872, 1891 et 1892 à Vienne, à celle de la Royal Academy of Arts de Londres en
1909, à l'exposition universelle 1911 de Rome…Conrad Kiesel est décédé le 28 mai 1921 à Berlin
Jules Joseph Lefebvre, 1836-1911
Mais qui se souvient encore des jeunes filles en fleurs de Jules Lefebvre,
le peintre académique couvert d'honneur, officier et même commandeur de la
Légion d'Honneur,
membre de la toute puissante Académie des Beaux-Arts et professeur de la
renommée Académie Julian. Entré à l'École des beaux-arts en 1852, Lefebvre
devient l'élève de Léon Cogniet et remporte le grand prix de Rome en 1861. Entre
1855 et 1898, il expose 72 portraits dans les Salons parisiens. En 1891, il est
élu membre de l'Académie des beaux-arts.Enseignant à l'Académie Julian,
professeur réputé et sympathique, il a de nombreux élèves, dont le peintre
paysagiste d'origine écossaise William Hart, des peintres américains tels que
Childe Hassam, Frank Benson, Edmund Charles Tarbell et John Noble Barlow, ainsi
que le peintre français Georges Rochegrosse, le sculpteur français Paul
Landowski et le peintre belge Fernand Khnopff.
Il est connu principalement pour ses nus féminins, genre dans lequel il
rivalise avec William Bouguereau. Il fait sensation en 1868 avec Femme couchée.
Son œuvre la plus célèbre est sans doute La Vérité, une femme nue portant un
miroir à bout de bras, aujourd'hui au musée d'Orsay. Parmi ses meilleurs
portraits, figurent ceux de M. L. Reynaud et celui du Prince impérial
(1874).
Il reçoit de nombreuses décorations, dont une médaille de première classe à
l'exposition de Paris de 1878 et la médaille d'honneur en 1886.
Lord Frederick Leighton, 1830-1896
Peintre et sculpteur britannique de l'époque victorienne. Cet artiste fut
en son temps très à la mode et exerça une forte influence, si bien qu'il fut élu
en 1878 président de la Royal Academy.
Ses peintures convenaient parfaitement à l'esprit nostalgique de l'époque
victorienne: elles reflètent sa quête de l'« âge d'or » remontant aux périodes
de la Grèce et de la Rome antiques. Dans ses œuvres Clytie, Idylle et Filles
grecques ramassant des galets au bord de mer, Leighton idéalise ce passé
glorieux alors en vogue.
Frederic Leighton fut fait chevalier en 1878, puis créé baronnet en 1886 et
fut le premier peintre britannique à recevoir une pairie en 1896, lorsqu'il fut
créé, la veille de sa mort, baron Leighton, of Stretton.
Madeleine Jeanne Lemaire, née Coll, 1845-1928
Elève de Charles Chaplin. Elle fait son entrée au salon de Paris en 1864 où
elle exposera durant toute sa carrière, y recevant des prix en 1877 et en 1900.
Madeleine Lemaire expose également à la société des aquarellistes à partir de
1879. Elle illustre des livres comme Les Plaisirs et les jours de Marcel Proust,
ou encore des poèmes de Robert de Montesquiou.
Chaque mardi, d’avril à juin, Madeleine Lemaire reçoit le Tout-Paris dans
son hôtel particulier du n° 31, rue de Monceau, dans ce qu'André Germain appelle
« de chaudes tueries ». Son jardin est planté de lilas. Elle reçoit aussi bien
l’aristocratie du faubourg Saint-Germain comme les La Rochefoucauld, que de
jeunes artistes et des célébrités de la scène ou de la politique. Son atelier
transformé en salon accueille des personnalités aussi diverses que Marcel
Proust, Victorien Sardou, Guy de Maupassant, Robert de Montesquiou, Réjane,
Forain, Saint-Saëns, Marie Diemer, Jules Massenet, Sarah Bernhardt, la duchesse
d’Uzès, le chanteur Félix Mayol, Raymond Poincaré, Paul Deschanel, Émile Loubet,
Lucien Guitry. André Germain, qui fut son invité, l'appelle « la massacreuse de
roses » et la trouvait « laide, disgracieuse et autoritaire ». Il décrit ses
réceptions en ces termes : « On étouffait chez elle, dans des soirées pénibles,
avec de longs intermèdes musicaux ».
Peintre oubliée – spécialisée dans les fleurs, Alexandre Dumas fils, dont
elle a été la maîtresse, a dit d’elle : « C'est elle qui a créé le plus de roses
après Dieu ». Elle a reçu la légion d'Honneur en 1906. Une trentaine de ses
oeuvres - pastels, huiles et aquarelles - ont été présentées en avril-juin 2010
au Musée Marmottan-Monet, à Paris, dans le cadre d’une exposition consacrée aux
femmes peintres au temps de Marcel Proust.
Charles Amable Lenoir, 1861-1926
Considéré comme un portraitiste de genre. Après des débuts difficiles, il
suit des cours à l'Ecole des Beaux Arts de Paris, où très influencé par William
Bouguereau il obtient le 2ème Grand Prix de Rome.
Médaillé aux expositions de 1892, 1896 et 1898, il fut fait Chevalier de la
Légion d'Honneur.
Certaines de ses oeuvres sont aux Musées de la Rochelle, de Rochefort et de
Saintes.
François Martin-Kavel, 1861-1931
Peintre parisien de la femme, élégante ou dévètue, de fleurs... Il expose
de façon régulière au Salon des Artistes Français, dont il a été sociétaire et a
reçu une médaille pour son travail en 1881.
Alfons Maria Mucha, 1860-1939
Né en Moravie et décédé à Prague Mucha est un peintre tchèque de style Art
nouveau. L’artiste se rend à Paris en 1887 pour continuer ses études à
l'Académie Julian et à l'Académie Colarossi, tout en produisant une revue et en
réalisant des affiches publicitaires. Seul artiste disponible en décembre 1894,
il réalise l'affiche publicitaire de Gismonda, la pièce jouée par Sarah
Bernhardt au Théâtre de la Renaissance où il est engagé pour six ans. Son style
délié lui vaut une certaine notoriété. Mucha se rend aux États-Unis de 1906 à
1910 pour y recueillir des fonds et réaliser ce qu'il considérait comme son
œuvre maîtresse, l'Épopée des Slaves.
C'est Charles Crane, un riche industriel rencontré à Chicago qui lui permet
de revenir en Bohême et de s'établir à Prague. Outre la réalisation de son
Épopée, il décore le Théâtre national, la Maison municipale ainsi que d'autres
monuments de la ville. Lorsque la Tchécoslovaquie obtient son indépendance après
la Première Guerre mondiale, il conçoit les nouveaux timbres-poste (dont la
première émission du Château de Prague), billets de banque et autres documents
officiels pour la nouvelle nation.
À l'époque de sa mort, son style était déjà considéré comme dépassé, mais
l'intérêt pour cet art est réapparu dans les années 1960 et continue
périodiquement à inspirer et à influencer des illustrateurs contemporains.
Max Nonnenbruch, 1857-1922
Surtout considéré comme peintre de portrait, parfois d'histoire, de l'école
allemande. Sa spécialité : les jeunes femmes plus ou moins sensuelles.
Il est né à Viersen le 25 Janvier 1857 et mourut à Munich le 13 Mars 1922.
Nonnenbruch reçut sa formation aux Académies d’art de Düsseldorf et Munich.
A Paris, il étudie à l'Ecole des Beaux-Arts et également à l'Académie
Julian.
Dès 1888, Nonnenbruch exposera au Salon de Paris où il obtiendra une
médaille de bronze.
Léon Bazille Perrault, 1832-1908
Né le 16 juin 1832 à Poitiers, dans une famille modeste. Son père, Henri,
alors âgé de 30 ans est tailleur. À l’âge de 10 ans, il entre à l’école de
dessin de la ville de Poitierst. Très vite les professeurs saluent le talent de
leur élève et Léon Perrault y restera jusqu’à l’âge de 14 ans. Puis à 19 ans, il
obtient une bourse municipale de 600 francs pour pouvoir étudier à Paris dans la
prestigieuse École des Beaux-Arts. Il devient alors élève de l’atelier Picot,
avant de le quitter pour celui de Bouguereau, qui restera un ami.
1861 fut l’année de départ de sa longue carrière de peintre académique.
Après plusieurs échecs au prestigieux concours du Prix de Rome, Léon Perrault
entre au Salon. Il y présente Le Vieillard et les Trois jeunes hommes et obtient
une mention honorable. En 46 ans de carrière, il sera absent au Salon seulement
quatre années. Sa présence plus qu’importante est un indicateur certain de sa
popularité auprès de ses pairs comme du public. Il y rencontra de nombreux
succès. En 1866, Napoléon III achète sa toile intitulée la Nichée. Outre les
différentes œuvres acquises par l’État, Léon Perrault sera récompensé par le
prestigieux jury du Salon. En 1876, son St Jean le précurseur lui offre une
médaille de deuxième classe, en 1878 une deuxième récompense lui est attribuée.
Trois ans plus tôt il était félicité par Vienne, Philadelphie et Londres qui lui
accordaient un diplôme d’honneur. L’Exposition universelle de 1889 lui offre une
médaille de bronze et celle de 1900, une médaille d’argent. En 1887, à la suite
de la demande de ses amis de la Société des artistes français, il obtient la
Légion d'honneur. Son succès s’exprime aussi par l’obtention d’une importante
commande du ministère de l’Instruction publique. Ainsi en 1882, il est chargé de
proposer deux images de la République servant à décorer la salle des mariages de
l’hôtel de ville de Poitiers.
Léon Perrault fort de sa réussite, mène un train de vie bourgeois. Goupil
& Co. reproduit ses œuvres, et son succès traverse les frontières. En effet,
il apparaît très recherché en Angleterre et aux États-Unis. Sa carrière
internationale semble être calquée dans une moindre mesure sur son ancien maître
et ami Bouguereau. La revue américaine The Century, rapporte que ce « gentleman
français raffiné […] et courtois dans ses manières, fort et vigoureux,
travaillant avec sérieux […] passait 10 heures par jour à travailler dans son
atelier ».
Charles Edward Perugini, 1839-1918
Peintre italien d'origine anglaise de l'époque victorienne. Perugini est né
à Naples, mais vit avec sa famille en Angleterre de six à dix-sept ans. Il a été
formé en Italie puis à Paris, dans l’atelier d’Ary Scheffer.
Vers 1863 il retourne en Angleterre et travaille sans doute comme assistant
dans l’atelier de Leighton. En suivant les conseils de ce dernier, il commence à
peindre des scènes classiques, puis il se tournera ensuite vers de plus
rentables portraits.
En 1874, il épousa la fille cadette du romancier Charles Dickens. Perugini
et son épouse, également peintre, seront très impliqués dans les milieux
artistiques de leur époque.
Dante Gabriel Rossetti, 1828-1882
La vie privée de l'artiste fut profondément liée à son œuvre, surtout dans
ses relations avec ses modèles et muses Elizabeth Siddal et Jane Burden. Fils
d'un poète italien émigré à Londres, Gabriel Pasquale Giuseppe Rossetti, et
deFrances Polidori, Dante Gabriel Rossetti est né à Londres et montre très tôt
un grand intérêt pour la littérature et l'art médiéval italiens. Aspirant à
devenir poète, comme la plupart des membres de sa famille, il devient finalement
l'élève du peintre Ford Madox Brown avec qui il tisse des liens d'amitié étroits
qu'il entretint toute sa vie.
C'est à travers une certaine image de la femme, avec un teint pâle, des
lèvres rouges, une abondante chevelure auburn, qu'on retient la peinture de
Rossetti qui participe du mouvement préraphaélite. Ce courant s'inspire des
poésies d'Alfred Tennyson et de John Keats et emprunte souvent ses sujets au
Moyen Age ou à la Renaissance. Il prône, sur le plan technique, un retour au
réalisme des plus minutieux. Rossetti renoncera à exposer dès 1851.
Le mouvement symboliste français s'inspirera des préraphaélites et l'Art
nouveau reprendra leur exaltation des formes féminines et végétales.
Elisabeth Siddal a été la première femme de Dante Gabriel Rossetti, elle
lui servit de modèle ainsi qu'à J.E.Millais, membre également de la
"Preraphaelite Brotherhoad", en posant pour "Ophélie se noyant" peint en 1852 et
qui évoque la pathétique héroïne de Shakespeare.
Mais en 1862 Elisabeth Siddal se suicida au laudanum, un dérivé de l'opium.
La belle et troublante Jane Burden fut la seconde épouse de Rossetti, et comme
Elisabeth elle posa aussi pour lui.
Guillaume Seignac, 1870-1924
Chez Guillaume Seignac, un des spécialistes du nu, la nymphe se mue
prosaïquement en banal modèle vivant posé là, en pleine nature ou dans un décor
bourgeois à la mode de l'époque dont on retrouve les éléments dans plusieurs
tableaux. Cette nymphe, quand il faut, sait prendre la bonne pose - un peu
provocante - pour faire vendre car il s'agit bien aussi de cela et, d'ailleurs,
pourquoi le peintre en aurait-il honte ? Il faut bien vivre !Le sujet semble certes léger mais il est néanmoins traité avec talent et
une certaine modernité, par sa facture proche de l’impressionnisme. Les
peintures de Guillaume Seignac continuent à être appreciées et les reproductions
sous forme de posters ne sont pas rares. Élève de Bouguereau, Guillaume Seignac
fait partie des plus célèbres peintres académiques de la Belle Epoque.
En cette toute fin de XIXème siècle, il existe une multitude de courants
picturaux. Et si la mode est déjà à l'impressionisme, il existe toujours
d'innombrables amateurs pour cette peinture académique un peu sensuelle, dont la
production de Seignac fait assurément partie. Son maître, William Bouguereau
est, à l'instar d'un Cabanel, toujours adulé et respecté du monde entier mais
plus pour bien longtemps. Aujourd'hui appelés avec dérision "artistes pompiers",
ces peintres qui ont perpétué la manière ingresque où le dessin reste
fondamental avec des sujets souvent inspirés de l'Antiquité, vont en effet
rapidement perdre leur aura au bénéfice de l'art moderne.
Guillaume Seignac est né en 1870 à Rennes et décédé en 1924. Il est
sociétaire des Artistes Français à partir de 1901. Il exposa au Salon jusqu'en
1924, et obtint une mention honorable en 1900 puis une médaille de troisième
classe en 1903.
Annie Swynnerton, 1844-1933
Elle naquit au Kersal sous le patronyme de Robinson et se mariera avec
Joseph Swynnerton, sculpteur relativement célèbre à Rome.
Annie Swynnerton étudie à l’école des Beaux-Arts de Manchester et commence
à exposer à la Royale Académie de Londres en 1879. Elle sera élue membre de
celle-ci en 1922, devenant ainsi la première femme à avoir cet honneur.
Ses œuvres, souvent chargées d’émotion et de mystère, sont inscrites dans
l’esprit des préraphaélites.
Émile Vernon 1872-1919
Les peintures d'Emile Vernon sont pour le moins éloignées de l'art
contemporain, de l'expressionnisme allemand et, bien sûr, on pourra toujours
prétendre que ses images sont mièvres, à l'eau de roses et sans grande
signification mais il n'empêche ; elles sont fraîches, agréables à regarder,
elles sont tout simplement 1900.
D'ailleurs, à bien y réfléchir, pourquoi cette production serait-elle plus
ridicule, moins honnête et de moindre valeur que les oeuvres d'aujourd'hui
?
Élève des Beaux-Arts de Tours, Emile Vernon y reçu le premier prix de
dessin en 1888. Puis, à Paris, il suivit l’enseignement de William Bouguereau et
d’Auguste Truphème (1836-1898). En 1898, il participe à l'exposition des Beaux
Arts et des Arts décoratifs de Tours et débute au Salon des Artistes Français.
Il y exposera régulièrement jusqu'en 1913, présentant notamment portraits,
paysages et peintures florales. Il fera quelques peintures murales sur
commandes, telles celles réalisées pour le théâtre de Châtellerault en 1899.
Emile Vernon excelle dans les peintures à l'aquarelle de femmes et d'enfants aux
couleurs sucrées et aux décors bucoliques mais sait aussi se montrer plus
rigoureux à travers le portrait de Madame Vernon, Sous la Lampe.
Plus académique que vraiment original et comme on peut aisément l'imaginer,
l'artiste ne connut aucun problème pour faire admettre ses peintures au charme
délicat, mais cependant il reste aujourd'hui assez méconnu.
William Clarke Wontner 1857-1930
Peintre néo-classique londonien, dont Lawrence Alma-Tadema était alors le
principal et plus populaire acteur en Angleterre. Wontner aimait peindre des
femmes séduisantes et élégantes, souvent appuyées contre des murs de marbre
blanc dans une atmosphère classique ou orientale.
William Clarke Wontner, ami de la famille de John William Godward, était de
quelques années plus âgé que ce dernier dont il fut aussi au départ le mentor.
Ensuite on note une influence réciproque, ainsi qu’une amitié durable.
A partir de 1879, Wontner expose à la Royal Academy, à la Société des
artistes britanniques ainsi qu’à l'Institut des peintres aquarellistes. Il a
continué à peindre jusqu'à sa mort à Londres en 1930.
Alexandre Cabanel, Montpellier 1823 - Paris 1889 - La Naissance de Vénus
Student of : François-Edouard Picot
(1786-1868)
Teacher of : Jules Bastien-Lepage
(1848-1884), Paul Albert
Besnard (1849-1934), Gaston Bussière (1862-1929), Benjamin Jean-Joseph Constant (1845-1902), Fernand-Anne Piestre, Fernand Cormon (1845-1924), Kenyon Cox (1856-1919),
Adolphe Jean
Dagnan-Bouveret (1852-1929), Edouard Bernard
Debat-Ponsan (1847-1913), Emmanuel de Dieudonné (1845-after 1889), Henri-Charles-Etienne Dujardin-Beaumetz (1852-1913), François Flameng
(1856-1923), Émile
Friant (1863-1932), Henri Gervex (1852-1929), Daniel Ridgway Knight
(1839-1924), Henri Léopold
Lévy, Henri Régnault (1843-1871)
Considéré comme l'un des grands peintres académiques ou pompiers
du second Empire, Alexandre Cabanel fut à la fois le plus adulé du public et l’un des
plus critiqué. Fils d'un modeste menuisier, il commence son apprentissage à
l’école des Beaux-Arts de Montpellier. Doté d'une bourse il monte à Paris en
1839 et entre en 1840 à l'école des Beaux-Arts et est l'élève de François-Édouard
Picot.
Cabanel devient second prix de Rome en 1845 et pensionnaire
de la villa Médicis jusqu'en 1850.
À la fois peintre d'histoire, peintre de genre et
portraitiste, il évolue au fil des années vers des thèmes plus romantiques. Il
reçoit les insignes de Chevalier de la légion d'honneur en 1855. La célébrité lui vient avec la Naissance de Vénus, exposée au
Salon de 1863, qui est immédiatement achetée par Napoléon III pour sa collection
personnelle et qui entre au Musée du Luxembourg en 1881 - Au musée d'Orsay
depuis 1978.
L’artiste passe un contrat avec la maison Goupil pour la
commercialisation de reproductions en gravure de la Naissance de Vénus.
En 1863 Alexandre Cabanel est élu membre de l'Académie des Beaux-Arts. En janvier 1864 il est nommé professeur-chef d'atelier de
peinture à l'École des Beaux-Arts et promu au grade d’Officier de la légion
d'honneur, il en finira Commandeur en 1884.
Entre 1868 et 1888, il sera 17 fois membre du jury du Salon.
Il reçoit la médaille d'honneur du Salon en 1865, pour le Portrait de
l'Empereur, ainsi qu'en 1867 et 1878. Comme peintre officiel et membre du jury, il fait preuve
d'une certaine réserve à l’égard des tendances novatrices. En 1876,
vice-président du jury, il refuse deux envois de Manet.
Cabanel est régulièrement critiqué et mis en opposition avec les naturalistes
et les impressionnistes.
Controverses autour de La Naissance de Vénus. Théophile Gautier fait l'éloge du tableau :
« Son corps divin semble pétri avec l'écume neigeuse
des vagues. Les pointes des seins, la bouche et les joues sont teintées d'une
imperceptible nuance rose (...) »
Alors qu'Émile Zola, qui combat la peinture académique « et
les œuvres sans vie d'un Cabanel » critique la Naissance de Vénus et émet un jugement sur Cabanel et l’ensemble
de son œuvre :
« La déesse noyée dans un fleuve de lait, a l'air d'une
délicieuse lorette, non pas en chair et en os - ce serait indécent - mais en
une sorte de pâte d'amande blanche et rose » « Prenez une
Vénus antique, un corps de femme quelconque dessiné d'après les règles sacrées,
et, légèrement, avec une houppe, maquillez ce corps de fard et de poudre de
riz ; vous aurez l'idéal de monsieur Cabanel ».
Le critique d'art Joris-Karl Huysmans ne voyait lui dans la
Naissance de Vénus de Cabanel qu’une « Vénus à la crème ».
Le bâtiment des Bains-Douches a été construit en 1862. Quant aux jardins qui, initialement, occupaient une superficie de 47 ares, dès 1863, ils s’étendent sur plus de quatre hectares. Un étang, des chalets de détente, de remarquables points de vue viennent compléter un délicieux ensemble. Rapport du Dr Félix Roubaud – 1863
Conrad Kiesel
Luis Falero
William Bouguereau
Hippolyte Lucas
Paul-François Quinsac
Follow me, John William Godward
Hofmann et Dagnan-Bouveret au Pavillon
Un
livre avec reproductions en couleur sur le sujet est disponible
:
FIN DE SIECLE - TURN OF CENTURY, 50 euros, contact : Marc-Verat@wanadoo.fr
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